En l'espace d'une génération la civilisation du cheval a disparu. Une civilisation quasi-universelle dont l'origine se perd dans les millénaires vient de s'éteindre sans bruit. Cheval sauvage, il a été la proie de l'homme paléolithique, au néolithique il devient animal de transport puis auxiliaire du paysan une fois attelé à la charrue. À ce moment il est un symbole de force et d'endurance. C'est à la fin de ce cheval utilitaire, de ce compagnon privilégié depuis le tout début de l'histoire qu'assistent les hommes des premières décennies du 20ème siècle. Mais le cheval a été non seulement le compagnon de travail de l'homme mais aussi une véritable arme de guerre. Attelé ou monté il a aidé à fonder ou à défendre de vastes empires ainsi qu'à conquérir et à détruire. La deuxième guerre mondiale a donné le coup de grâce au cheval de combat même si elle en a utilisé un nombre largement supérieur par rapport aux conflits du passé. Il s'agit d'une rupture définitive et décisive dans l'histoire des sociétés. Une étape technologique à la durée étonnante s'est à présent achevée. Aujourd'hui le cheval, compagnon de toujours, a été remplacé par la machine, le moteur a pris la relève de l'animal.

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